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La maladie

Le pneumocoque est un hôte fréquent des voies respiratoires (environ 30 % de porteurs sains). Il existe près de 90 types de pneumocoques. Cette bactérie est responsable d’infections banales (pha­ryngites, otites, sinusites), mais aussi de maladies plus graves (pneumonies, septicémies, méningites). La rate joue un rôle important dans la défense de l’organisme contre ce germe. Les personnes qui ont subi une ablation de la rate suite à un accident ou à une maladie ont un risque élevé d’infection grave due au pneumocoque.

Cette vulnérabilité se retrouve chez les malades du sida atteints de certaines affections chroniques des reins, des poumons ou du foie.

Le traitement classique recourt aux antibiotiques ; cependant, la résistance croissante des pneumo­coques rend ces affections plus difficiles à traiter.

Le vaccin

Nom de marque : Prevnar13®.

Avant les années 2000, il n’existait qu’un vac­cin constitué de 23 souches (Pneumovax23®) qui était proposé aux personnes à risques (personnes âgées, malades chroniques, patients ayant subi une ablation de la rate…). Ce vaccin n’étant pas ou peu immunogène chez l’enfant, à partir des années 2000, un nouveau vaccin constitué de 7 souches est arrivé sur le marché, et a été proposé à tous les enfants, en association avec le vaccin combiné du nourrisson, selon le schéma habituel, soit à 2, 4 et 6 mois avec un rappel vers deux ans. Il s’agissait du Prevenar7® remplacé depuis 2012 par le Prevenar13® contenant 13 souches de pneumocoques.

Ce que l’on ne vous dit généralement pas

Parmi les effets secondaires fréquents, on note des réactions inflammatoires au lieu d’injection, de la fièvre, des diarrhées, des vomissements, une perte d’appétit, des troubles du sommeil, une irritabilité et de la somnolence. Plus rarement, on observe l’apparition d’un asthme et de convulsions.

L’efficacité de ce vaccin semble bonne pour pré­venir les septicémies et les méningites dues au pneumocoque, mais la fréquence de ces affections étant faible, le risque de les contracter n’est que très peu diminué avec le vaccin.

Une étude espagnole publiée en 2008 avec le Prevenar7® montre effectivement une diminution modérée des infections invasives aux souches de pneumocoques contenues dans le vaccin, mais cette étude montre également une forte augmentation des infections invasives à d’autres souches de pneumo­coques non contenues dans le vaccin. Autrement dit, on note un déplacement vers d’autres souches de la bactérie, tout aussi virulentes. Et quand on sait qu’il existe près de 90 formes différentes de pneumo­coques, ce n’est pas le vaccin à 13 souches qui résou­dra le problème.

Quant à l’efficacité du vaccin sur les otites dues au pneumocoque, elle est pratiquement nulle, ce qui n’empêche pas qu’il soit parfois proposé abu­sivement comme « vaccin anti-otites » !

Nos recommandations

Le bénéfice d’un vaccin doit tenir compte de son efficacité, de ses risques, de la gravité de la maladie contre laquelle il est censé protéger, mais aussi de la fréquence de cette dernière. Selon ces critères, hor­mis les situations à risque décrites précédemment, une vaccination systématique de tous les enfants contre le pneumocoque ne s’impose pas.

Un enfant souffrant d’otites à répétition ne reti­rera aucun bénéfice de ce vaccin.

Référence : Qui aime bien, vaccine peu ! - Edition 2018