Méningite à méningocoque : Faut-il vacciner ?


Localisation extraméningées des infections à méningocoque : à propos de 14 cas – La revue de medecine interne – 25 – 2004 – p.3 à 7

Le nasopharynx est le réservoir naturel du méningocoque.

5 à 10% des individus sont ainsi porteurs sains et développent des anticorps en une dizaine de jours. Lors d’une transmission inter-humaine par des gouttelettes de salive, alors qu’il n’existe pas encore d’immunité contre le germe, le méningocoque protégé par sa capsule peut traverser la muqueuse dans une vacuole de phagocytose et passer dans le sang. Cette capsule lui permet aussi d’échapper aux défense de l’hôte dépendant du complément.

La survenue d’une infection à méningocoque favorisée par l’existence d’une immunodépression (infection par le HIV, personne âgée, corticothérapie, hémopathie, maladie de système) est systématiquement retrouvée dans notre travail. Les personnes souffrant d’un déficit de l’immunité humorale médiée par le complément ont plus de risque de développer une infection à méningocoques. L’asplénisme, le déficit en properdine, ou cetains polymorphisme du gène TNF alpha sont des facteurs favorisants. Le risque de méningococcémie est plus élevé chez les patients exposés au tabac et lors d’infections virales pharyngées, probablement par altération de la barrière muqueuse du nasopharynx.

Dans cette étude, la chimioprophylaxie des patients n’est jamais faite et celle de l’entourage rarement…. Elle concerne les personnes vivant sous le même toit que le patient et ses contacts rapprochés et prolongés.

Commentaires :
Les infections à méningocoques apparaissent sur un terrain immunodéprimé. La vaccination ne permettant pas de corriger toutes les causes d’immunodépression citées ci-dessus, elle ne protège pas les personnes qui en aurait le plus besoin, d’ou l’inutilité de vacciner. C’est aussi simple que cela ……

Edouard TROESCH

Les méningites de l’adulte - Formation médicale continue - Panorama du médecin - N°4876 - 23 janvier 2003 - P. 39 à 43
Conseils aux patients :
Rassurer est le maitre mot. Le tapage médiatique qui a entouré les campagnes de vaccination contre le méningocoques C dans le Puy-de-Dôme et dans le Sud-Ouest a provoqué un vent de panique. Certes, le nombre de cas de méningite à ménincoque C en France a augmenté, mais avec une incidence de 0,3 pour 100 000, on ne peut pas parler d’épidémie, ce d’autant qu’il existe, en France, tous les 5 ou 6 ans, une période où la fréquence des méningites est en hausse. Actuellement, il n’y a donc pas de raison de vacciner en masse. Bien dire aux parents qu’une surveillance épidémique très rapprochée du phénomène est faite par les autorités sanitaires....

L’antibioprophylaxie des méningites à méningocoque est justifiée par la relative fréquence, estimée à 0,4 %, des cas secondaires chez les sujets contacts... est réservée aux sujets ayant été en contact rapproché avec le malade...

En cas de contage, il n’y a aucune indication à l’éviction scolaire. Il est inutile de fermer et/ou désinfecter les locaux individuels ou collectifs.

Prévenir :
La prévention des cas secondaires d’infection à méningocoques repose sur la chimioprophylaxie des sujets contacts. Elle a pour but d’éliminer un portage chez les sujets susceptibles d’avoir été exposés aux sécrétions oro-pharyngées du patient et de prévenir la diffusion par des porteurs sains d’une souche pathogène dans le population. C’est le contact direct avec les sécrétions oro-pharyngées du sujet infecté qui est l’élément indispensable à la transmission du méningocoque.