La vaccination par BCG (bacille de Calmette-Guérin)


Guide du DOTS - OMS - 1999 - p.5
La méthode la plus efficace de lutte contre la tuberculose consiste à dépister et guérir les cas infectieux. Un traitement adéquat les rend très rapidementnon infectieux et il n’y a plus de transmission. Le traitement efficace brise le cycle de la transmission et la guérison est donc le meilleur moyen de prévention.

Le traitement de la tuberculose, Principes à l’intention des programmes nationaux - OMS - p.11 :
La confiance exagérée dans le BCG est une des principales causes de l’échec de la lutte mondiale contre la tuberculose.
Dans ce document de 80 pages, c’est le seul endroit où le BCG est mentionné.

Editorial de la gazette médicale - Pr J.Grosset - N°34 - 1982 :
Peut-on identifier les facteurs responsables de la régression de la tuberculose ? Avant 1940, les responsables ne sont ni la vaccination, ni les campagnes de dépistage systématique, ni le traitement antibiotique puisque ces mesures n’étaient pas appliquées ou n’existaient pas. Selon toute vraisemblance la régression de la tuberculose à cette période est la conséquence de plusieurs facteurs (l’amélioration générale des conditions de vie et de logement, le développement de l’hygiène publique et l’isolement des malades au sanatorium) qui concourent à réduire les risques de contamination bacillaire.
Depuis 1945, l’introduction de mesures spécifiques est sans conteste responsable de l’accélération de la régression de la tuberculose. Parmi ces mesures, il est maintenant ademis, sinon formellement démontré, que la chimiothérapie, en stérilisant rapidement l’expectoration des tuberculeux et en supprimant ainsi les risques de contamination, a une part prépondérante de responsabilité.
Deux mesures spécifiques affectent principalement les sources d’infection : le diagnostic et le traitement. Plus le diagnostic sera précoce, plus vite le traitement pourra neutraliser les sources de contamination et mieux le traitement sera organisé, plus la neutralisation des sources de contamination sera effective et définitive.
A l’inverse, tout retard sera responsable d’un nombre supplémentaire de personnes contaminées dans l’entourage. De même pour un traitement mal conduit.

Le réveil de la tuberculose - Gilles Marchal - La recherche - Avril 1993 - N°253 - p.381 :
L’amélioration progressive du niveau de vie induit vers 1880, une régression régulière de la maladie, qui s’accentuera à partir de 1950, avec l’apparition des antibiotiques.
Mieux comprendre la maladie, trouver de nouveaux antibiotiques et de nouveaux vaccins est sans doute indispensable. Mais il est tout aussi indispensable de faire le point sur les modes de contamination de la maladie pour cerner les raisons de sa recrudescence actuelle. Nous ne pouvons nous permettre d’oublier que la lutte contre la maladie passe par l’amélioration des conditions de vie et la prise en charge médicale des couches les plus pauvre de la population.

Tuberculose - Encyclopedia Universalis - Charles Coury :
Il va de soi que, par la rapidité des négativations bactériologiques qu’elle assure, par la qualité des guérisons qu’elle procure, l’antibiothérapie spécifique a joué un rôle de la plus grande importance dont les statistiques françaises et étrangères ont apporté la preuve.

Rapport de l’Institut de veille sanitaire - 16 août 2001 - p.28 :
Sur le plan national - pour les enfants de 0 à 6 ans - le nombre de cas de tuberculose évités actuellement chaque année par le BCG se situe entre moins d’une dizaine, dans l’hypothèse la plus défavorable au vaccin, à plus de 250 dans l’hypothèse la plus favorable. Cependant les données de la littérature plaident en faveur d’un pouvoir protecteur réel du BCG proche de la première hypothèse.

Bulletin épidémiologique hebdomadaire - N°10 - mars 2001 - dernier paragraphe :
Les taux d’incidence très élevées observés chez les personnes de nationalité étrangère sont préoccupants. Seuls des programmes ciblés associant dépistage, prise en charge médicale et sociale adéquate et suivi des malades permettront de réduire l’incidence de la tuberculose.
Sur la base de ce constat, seule une stratégie active basée sur l’épidémiologie locale de la maladie, prenant compte les spécificités socio-démographqiues, associées à des moyens ciblés permettra dorénavant de faire diminuer la morbidité tuberculeuse en France.

Editorial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire - mars 2003 :
Le BCG donne l’illusion que tout est fait pour prévenir la tuberculose. On peut espérer que l’abandon de la vaccination généralisée permettra d’impulser une attitude active de lutte. Qu’il permettra l’indispensable modernisation des structures départementales. C’est véritablement un changement complet de stratégie qui est à prévoir.

Commentaire de Bernard Guennebaud :
L’efficacité du BCG n’est plus reconnue aujourd’hui que sur les enfants, et encore, seulement pour certaines formes peu fréquents de la maladie, comme la méningite tuberculeuse. Si elles sont graves pour l’individu, elles sont sans incidence sur la propagation de la maladie car rares et non contagieuses, la forme contagieuse étant la tuberculose pulmonaire cavitaire de l’adulte. C’est l’adulte justement, qui contamine les enfants qu’il convient de protéger en recherchant et traitant ces malades.
L’OMS, qui a pourtant longtemps recommandé le BCG, ne recommande plus cette vaccination, même pour les enfants et va jusqu'à affirmer qu’il n’est pas efficace pour eux. On reconnaît au mieux un effet retard dans l’apparition de la maladie, effet ne se produisant pratiquement que sur des enfants de moins de quinze ans et dont l’action ne peut être relancée par des revaccinations.
D’où la nécessité d’orienter la lutte antituberculeuse dans d’autres directions.